La lutte contre le racisme systémique commence par une refonte des institutions gouvernementales

Compte tenu de l’impact de la rhétorique et des politiques politiques sur la détermination du climat social, c’est un domaine où le travail antiraciste doit être bien fait pour créer un précédent.

Un mémorial pour George Floyd, l'homme du Minnesota qui est mort d'asphyxie alors qu'un policier l'a immobilisé avec un genou contre le cou. Photographie fournie par Unsplash.

Ces derniers mois, une attention accrue a été portée au racisme systémique provoqué par les manifestations dans le monde entier depuis le meurtre de George Floyd en juin.

Au Canada, la mort récente de Joyce Echaquan due à une prétendue négligence à caractère raciste et le meurtre brutal de Mohamed-Aslim Zafis à l'extérieur d'une mosquée de Toronto ont conduit à des appels à apporter des changements. Même si, à juste titre, une grande attention est accordée aux groupes haineux et à la violence raciale manifeste, on met peu l'accent sur l'élimination du racisme systémique dans l'institution responsable du reste de la société: le gouvernement du Canada.

Compte tenu de l’impact de la rhétorique et des politiques politiques sur la détermination du climat social, c’est un domaine où le travail antiraciste doit être bien fait pour créer un précédent.

 En réponse aux appels croissants des Canadiens, le gouvernement s'est engagé à lutter contre la haine en ligne, à pratiquer une meilleure collecte de données sur la race, à soutenir l'autonomisation économique, à célébrer la culture et l'héritage noirs et à réformer les services de police et la justice. Bien que ces engagements actuels méritent d'être soulignés, en particulier en démontrant une compréhension claire de la nature indéniablement intersectionnelle et systémique du racisme, il faut un engagement plus intentionnel à éliminer le racisme au sein même du gouvernement.

 Dans le travail de lutte contre le racisme, il est un principe établi que si le racisme est abordé extérieurement par des alliés ou des institutions sans d'abord ou simultanément être traité intérieurement, la possibilité de faire plus de mal augmente. En tant que centre de la politique sociale touchant tous les groupes racialisés, le gouvernement fédéral a la capacité de diriger la façon dont nous abordons le racisme systémique, en regardant d'abord vers l'intérieur et en travaillant fort pour réduire les préjudices causés par ses institutions.

 Aucune personne ou entité n’est jamais exempte de la possibilité de causer un préjudice racial; au contraire, il faut toujours adopter une attitude antiraciste engagée pour aborder les problèmes dont nous savons qu'ils vont se poser. Malgré les efforts du gouvernement jusqu'à présent, au cours des dernières années, les Canadiens ont été informés de la pénétration d'extrême droite dans l'armée et de la menace accrue d'un tel extrémisme pour la société en général. Le racisme systémique s'est manifesté à la GRC et le SCRS s'est livré à des activités illégales visant des groupes racialisés, des musulmans et des réfugiés aux peuples autochtones. Les données de l'Agence des services frontaliers du Canada ont soulevé des questions sur l'utilisation présumée du profilage racial et l'ARC a commis une discrimination pure et simple sans impunité ni excuses. L'analyse des données de l'ASFC par CTV a montré que plus de 13% des voyageurs porteurs de passeports de pays du Moyen-Orient et 11% de pays d'Afrique ou des Caraïbes ont subi un contrôle supplémentaire.

 Récemment, le premier ministre Justin Trudeau lui-même a parlé d'examiner les racines du racisme structurel et de la discrimination. Il a promis que le gouvernement «réagirait beaucoup plus rapidement à ces choses, [et] apporterait des changements à nos institutions pour vraiment lutter contre la discrimination systémique». Il est clair que ce gouvernement reconnaît la question plus large du racisme sociétal. Il est temps de laisser un héritage exceptionnel et de mettre de l'ordre dans leur propre maison.

Dans le passé, les promesses d’agir ont toujours été insuffisantes, mais il y a toujours une chance d’agir mieux et d’agir maintenant. Le gouvernement libéral a fait des pas dans la bonne direction, notamment la création du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et l'adoption de la motion 103 reconnaissant la discrimination systémique et l'islamophobie.

En fin de compte, les actions doivent aller plus loin pour être prises au sérieux. Le gouvernement libéral a été élu avec un mandat de changement et des changements sont nécessaires à la racine même du problème. Les collectivités touchées doivent être consultées sur la meilleure voie à suivre pour les Canadiens marginalisés par le racisme systémique dans les services de police et de renseignement. Les Canadiens doivent pouvoir être sûrs que leur voix est entendue.

Il est indéniable que la question du racisme imprègne tous les aspects de la société et le gouvernement du Canada ne fait pas exception. Nous devons résoudre ses problèmes sous-jacents et ses agences doivent éliminer le racisme. Sans un regard honnête vers l'intérieur, nous avons peu de chances de corriger les maux de la société et le racisme systémique dans son ensemble.

Pour les Canadiens noirs, autochtones et racialisés, cela pourrait faire la différence entre la vie et la mort, entre une lutte florissante et une lutte continue. En tant que nation, nous ne sommes forts que lorsque nous avançons ensemble, œuvrant pour un avenir antiraciste au sein du gouvernement et une société meilleure pour tous.

Issam Saleh est directeur de l'engagement communautaire pour l'Association musulmane du Canada et membre du conseil d'administration de la Capital Region Housing Corporation.

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