Opinion du directeur exécutif du MAC au Hill Times

«Erin O'Toole doit faire amende honorable pour recueillir les votes des musulmans canadiens aux prochaines élections»

Une campagne à la direction est l'occasion pour les partis politiques de réintroduire
à l'électorat. Avec la course à la direction du Parti conservateur fédéral de 2020 derrière nous, il est important de réfléchir à la direction prise par le parti au cours de la dernière décennie et à la façon dont cela a affecté sa relation avec les électeurs musulmans canadiens.

Les musulmans canadiens se sont rendus aux urnes en nombre toujours plus grand en 2015 alors que les conservateurs tentaient d'attiser la haine anti-musulmane en utilisant des tactiques telles que la ligne directe sur les «pratiques culturelles barbares» et le discours anti-immigrant et anti-réfugié. En 2011, 46,5% de la communauté musulmane canadienne ont voté; ce chiffre est passé à 79 p. 100 quatre ans plus tard, dans le seul but de garder les conservateurs hors du pouvoir. Les Canadiens ont largement rejeté ces stratagèmes cyniques et diviseurs et les conservateurs étaient sortis.

C'est remarquable parce que même les musulmans qui partagent des valeurs conservatrices - allant de la responsabilité fiscale à la politique sociale compatissante - ont voté libéral pour la première fois. Stephen Harper a initié le Canada à la politique de «peur et de diffamation», tout en menaçant simultanément les libertés religieuses, en particulier des musulmans canadiens. L'élection de 2019 était tout aussi préoccupante, Andrew Scheer permettant aux candidats qui avaient exprimé des opinions anti-musulmanes de se présenter.

La récente course à la direction a présenté une approche différente, en particulier pour les musulmans canadiens. Erin O'Toole et Peter MacKay ont tous deux construit des campagnes de sensibilisation auprès des dirigeants musulmans. MacKay a visité une mosquée pour les célébrations de l'Aïd. Le sénateur Salma Ataullahjan, la seule musulmane du caucus conservateur, l'a approuvé. Le président de la campagne d'O'Toole, Walied Soliman, est un éminent musulman canadien. Le discours inclusif
a attiré de nombreux musulmans conservateurs dans leurs équipes de campagne, et leurs efforts de sensibilisation ont recruté en tant que membres du parti des musulmans qui ont un sentiment renouvelé d'espoir qu'une future opposition ou un gouvernement conservateur puisse se montrer respectueux de la communauté.

Dans le même temps, un fil de rhétorique islamophobe s'est poursuivi tout au long de la campagne à la direction de l'extrême droite, attaquant O'Toole et MacKay pour leur sensibilisation aux musulmans. Permettre à cette rhétorique de s'épanouir anéantirait tout espoir que les musulmans canadiens regagneraient lentement le Parti conservateur. Alors que nous regardons au-delà de la course à la direction, nos préoccupations sont celles de nombreux Canadiens, y compris l'économie, les emplois, l'abordabilité du logement, les impôts, la sécurité nationale et l'environnement. Cependant, pour la chef nouvellement élue du Parti conservateur, Erin O'Toole, ces quatre questions supplémentaires devraient être une priorité en ce qui concerne les musulmans canadiens: Premièrement, un engagement envers une véritable grande tente bleue qui construit un parti inclusif et diversifié. et offre une plate-forme pour un Canada meilleur sans rhétorique anti-musulmane ni politique de division.

Deuxièmement, le parti doit reconnaître l'islamophobie croissante et combattre toute haine par des politiques concrètes et mises en œuvre. Le parti ne doit pas permettre aux groupes de suprématie blanche et aux extrémistes d'extrême droite de continuer à attiser les sentiments anti-musulmans qui menacent directement les libertés et la sécurité des groupes minoritaires, y compris les Canadiens musulmans. Troisièmement, démontrer une vision pour le Canada qui nous unit tous autour d'un objectif national tout en protégeant les libertés civiles. La police et les agences de sécurité doivent être tenues pour responsables des pratiques discriminatoires et illégales. Le projet de loi 21 doit être condamné et les libertés religieuses des groupes confessionnels au Québec doivent être défendues.

Quatrièmement, la place du Canada dans la communauté internationale doit être fondée sur une politique étrangère qui est non seulement meilleure pour notre économie, mais qui repositionne le Canada en tant que chef de file mondial qui applique une position cohérente fondée sur des valeurs sur les droits de la personne dans le monde. La persécution des musulmans au Cachemire, en Birmanie et en Chine doit être condamnée. Nos relations avec les régimes oppressifs et occupants doivent être conditionnées à leur respect des droits de l’homme.

Il est temps pour Erin O'Toole de récupérer les vraies valeurs conservatrices. Les politiques anti-musulmanes qui divisent ne devraient jamais trouver leur place dans l'idéologie du Parti conservateur du Canada. La renaissance du leadership progressiste-centriste a attiré l'attention des musulmans canadiens et pourrait façonner les résultats de la prochaine élection, les musulmans votant sur des convictions politiques et non sur la peur. Les Canadiens méritent une représentation politique qui défend les droits de chaque citoyen et respecte sa dignité, quelle que soit sa religion.

Sharaf Sharafeldin est directeur général de l'Association musulmane du Canada, une organisation nationale à but non lucratif qui fournit des services religieux et éducatifs à la communauté musulmane du Canada. MAC sert plus de 50 000 musulmans à travers le pays.

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