Ce que les musulmans attendent du gouvernement libéral en 2020

Par Sharaf Sharafeldin Contributeur

jeu. 2 janv. 2020 minuteur3 min. lis

La communauté musulmane canadienne est un membre engagé de la famille canadienne, se présentant régulièrement à des taux supérieurs à la moyenne aux élections fédérales et provinciales. Les dirigeants communautaires, les organisations, les mosquées et les imams de tout le pays s'engagent activement auprès de la communauté et du gouvernement à tous les niveaux sur les questions touchant les musulmans canadiens.

Avant les élections fédérales d'octobre, les imams de tout le pays ont utilisé leur Sermons du vendredi pour encourager et éduquer les Canadiens à participer dans le processus démocratique. En partenariat avec les défenseurs des libertés civiles et divers segments des communautés minoritaires canadiennes, le La communauté musulmane a également pris des mesures pour combattre le projet de loi 21 du Québec devant les tribunaux. De jeunes musulmans, étudiants et militants ont mené des manifestations, des rassemblements et se sont engagés dans des débats publics pour soulever les préoccupations de la communauté musulmane.

Avec les élections fédérales derrière nous et un nouveau cabinet à Ottawa, il est impératif que les questions concernant la communauté musulmane du Canada soient à l'ordre du jour du gouvernement pour 2020.

La communauté se tourne vers le Premier ministre Justin Trudeau et son cabinet pour aborder les problèmes que les musulmans canadiens défendent et affrontent au fil des ans.

Comme tous les Canadiens, les changements climatiques, le logement abordable, les emplois et la réconciliation avec les communautés autochtones du Canada sont les principales préoccupations de la communauté musulmane. Au-delà de cela, la communauté s'attend à ce que le gouvernement libéral accorde la priorité aux problèmes affectant uniquement la communauté musulmane.

Quatre problèmes sont avant tout d'actualité.

  • L'augmentation des crimes haineux et de l'islamophobie : la montée de la suprématie blanche et des groupes d'extrême droite, ainsi que la montée de l'islamophobie, menacent directement la sécurité des communautés minoritaires, en particulier la communauté musulmane.

Le gouvernement libéral doit rejeter la montée de la suprématie blanche violente et des groupes haineux au Canada et s'engager à prendre des mesures concrètes pour lutter contre l'islamophobie. Lutter contre la propagation de la haine et de la désinformation en ligne et lancer un discours public sur les politiques d'immigration et de réfugiés pour accueillir les nouveaux Canadiens dans un environnement d'acceptation sont également essentiels pour faire face à ce problème croissant.

  • Le projet de loi 21 du Québec : interdire les libertés religieuses des communautés minoritaires relègue essentiellement les minorités religieuses aux citoyens de seconde zone. Le gouvernement fédéral doit condamner ouvertement ce projet de loi et entamer des poursuites judiciaires pour défendre les libertés civiles et religieuses de tous les Canadiens.
  • Sécurité nationale : les révélations d'islamophobie et de préjugés contre les musulmans dans les agences de sécurité du Canada sont devenues une préoccupation au sein de la communauté musulmane. Le gouvernement devrait explorer la législation fédérale sur les dénonciateurs, réexaminer l'immunité législative des agents de sécurité et instituer un audit tiers sur la diversité, l'équité et l'inclusion parmi les agences de sécurité.
  • Politique étrangère : En plus des intérêts commerciaux et à court terme, la politique étrangère canadienne doit également dénoncer clairement les atrocités indiennes au Cachemire, la persécution des Rohingyas en Birmanie, les Ouïghours en Chine et les violations des droits humains contre les Palestiniens.

Un certain nombre de ministères et d'institutions gouvernementales sont essentiels aux politiques ayant un impact sur la communauté musulmane. Ils comprennent le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Justice et procureur général du Canada, le ministère de l'Immigration et des Réfugiés et de la Citoyenneté, le ministère de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse et Affaires mondiales Canada.

Comme le gouvernement fédéral prend en compte les préoccupations de la communauté musulmane, il est essentiel que la communauté fasse partie du processus de discussion et d'élaboration des politiques. En tant que principale organisation nationale musulmane au Canada, l'Association musulmane du Canada doit faire partie des initiatives concernant l'éducation et la sécurité publique.

D'autres organisations, comme le Conseil national des musulmans canadiens et l'Association canadienne des avocats musulmans, devraient participer aux discussions et aux réformes dans les domaines de la justice sociale et des droits de la personne; Islamic Relief Canada sur le développement international; et le Groupe de travail sur la Birmanie sur les droits de l'homme internationaux et la politique étrangère.

Enfin, il est important de noter que la communauté canado-musulmane est aussi diversifiée que la nation elle-même et a de nombreuses tendances politiques. En tant que tel, plutôt qu'un discours politique de division sur les questions musulmanes, la communauté musulmane s'attend à ce que ses questions fassent partie de la plate-forme politique de tous les grands partis. Et nous espérons voir tous les dirigeants politiques unis pour défendre les musulmans canadiens, leurs droits et leurs aspirations pour un Canada plus fort, plus juste et plus inclusif.

Pour lire l'article original du Toronto Star, cliquez sur ici.

Sharaf Sharafeldin est directrice générale de l'Association musulmane du Canada, une organisation nationale à but non lucratif qui fournit des services religieux et éducatifs à la communauté musulmane du Canada. MAC sert plus de 50 000 musulmans à travers le pays.

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